Dans la civilisation japonaise, la mort est perçue comme le commencement d’une nouvelle vie. C’est en cela que les rites traditionnels funéraires sont toujours très respectés. Selon la croyance religieuse nippone, les rites funéraires doivent se faire suivant les règles afin de permettre au défunt de reposer en paix et veiller sur la prospérité et l’harmonie familiale l’esprit du défunt ne trouvera pas la paix et ne pourra pas veiller sur l’harmonie et la prospérité de la famille. Cet article détaille l’essentiel à savoir sur les rites funéraires au Japon.

Les rites dans les suites immédiates du décès

Après le décès, les proches pratiquent un rituel appelé matsugo no mizu qui se traduit par « l’eau du dernier moment ». En effet, ils humidifient les lèvres du défunt pour qu’il se réincarne. Ils placent ensuite sur une table à côté du défunt, respectivement de gauche à droite, des fleurs, de l’encens et une bougie. Le chapelet bouddhiste qui symbolise de par ses nombres de perles 108 karmas est placé dans les mains du défunt. Ainsi son âme n’aspirera qu’à atteindre la vertu et la félicité éternelle. Un couteau est posé sur la poitrine du défunt permet de tenir les mauvais esprits à l’écart pour ne pas troubler son repos.

Des sacs contenant de l’argent sont déposés auprès du corps par les proches. Grâce à cette dotation, l’âme du défunt pourra facilement traverser le fleuve de la mort. Il s’agit de la frontière ultime entre le monde des vivants et celui des morts. Au terme de ces divers rites familiaux, les proches pourront maintenir informer les autorités du décès et sont prévenues du décès et l’aîné s’occupera des obsèques.

La veillée funèbre ou o-tsuya

Le corps est lavé puis habillé. On l’habille avec le Shinishōzoku (traduit comme « un habit pour le voyage vers l’éternité »). C’est un Kimono blanc pour les femmes et il est croisé vers la droite. Pour les hommes, c’est un kimono ou un costume. Pour l’apparence physique du défunt, des soins de thanatopraxie peuvent être pratiqués. Traditionnellement, la tenue pour la veillée est entièrement blanche. Un moine bouddhiste est appelé pour lire un sutra durant la veillée et donner un nom posthume au défunt.  

Durant la veillée, les participants offrent de l’encens et de l’argent dans une enveloppe noire et grise. Ils effectuent aussi le rituel appelé « Shoko ». Il consiste à prendre de l’encens dans leurs mains qu’ils lèvent à hauteur des yeux avant de refermer les doigts et prier. Ils laissent tomber par la suite l’encens dans le bruleur.

À la fin de la lecture du sutra, on ferme le cercueil. En partant, les participants doivent s’asperger de sel purificateur pour conjurer le mauvais sort.

La crémation

Les membres de la famille éplorée introduisent délicatement le corps du défunt dans la chambre de crémation et recueillent les cendres et les os. Ces restes du défunt sont placés dans une urne prévue à cet effet. On commence par les deux pieds puis on remonte jusqu’au crâne pour que le défunt ne se retrouve pas « la tête en bas » dans l’urne. L’urne est ensuite ramenée dans la maison familiale et placée sur un autel bouddhique où il est conservé pendant 49 jours. C’est le temps supposé nécessaire pour que l’âme se sépare du corps physique.

L’enterrement

Au terme de la période des 49 jours, l’urne peut être introduite dans le caveau familial. Il s’agit d’un monument en pierre au pied avec un bac pour le dépôt des fleurs. Le nom de celui qui a fait l’acquisition du caveau est inscrit sur le côté du monument.

Au total, les obsèques coutent à la famille en moyenne deux millions de yens. Ces chiffres donnent au Japon la première place au monde en ce qui concerne les dépenses par famille pour les obsèques.