Si l’inhumation et la crémation sont les techniques habituellement utilisées en cas de décès, désormais un nouveau procédé a vu le jour. Il s’agit de l’aquamation. C’est une technique assez particulière de traitement de corps, car elle utilise l’eau pour décomposer le cadavre. Tout comme la crémation, cette technique d’hydrolyse alcaline permet de décomposer le corps en résidus ou autres solutions et en poudre (pour les os). De plus en plus de scientifiques mettent en avant l’intérêt de cette nouvelle pratique, en particulier sur le plan écologique. Qu’est-ce que l’aquamation ? Comment fonctionne-t-elle ? Où en est son application ? Focus dans cet article.
Quelle est l’origine de l’aquamation ?
L’aquamation est un procédé nouveau dans le traitement de cadavre. Cette pratique a été héritée de la tradition d’inhumation aquatique pratiquée par les peuples scandinaves. À cette époque, elle représentait uniquement un geste de purification à la suite d’un décès.
Le procédé connu de nos jours a surtout été popularisé au XXe siècle. Certains peuples souhaitant ramener le reste des chevaliers décédés au combat avaient recours à cette technique afin de débarrasser la chair, la peau et les organes du défunt pour n’emporter que les os. Étant donné que les voyages duraient des mois, cela représentait le meilleur moyen pour ramener un défunt à sa terre natale.
De nos jours, certains pays ont adopté cette pratique funéraire. Pour qu’il soit réalisable, le procédé nécessite l’installation de centres de traitement ainsi qu’une législation dédiée qui encadre la pratique.
Comment se déroule l’aquamation ?
L’aquamation consiste principalement à accélérer la décomposition des tissus du corps en plongeant celui-ci dans une solution spécialement préparée à cet effet. Le processus se déroule dans un grand cylindre de 2 mètres et se fait en plusieurs étapes.
Dans un premier temps, le corps est débarrassé des vêtements afin que l’ensemble des tissus du corps soit le plus facilement en contact avec le liquide. Il s’agit habituellement de 300 litres d’eau dans laquelle on ajoute une solution alcaline, en général, de l’hydroxyde de sodium et du potassium dont la quantité varie selon le poids du corps.
La solution est chauffée entre 95 et 150 °C pour initier le processus. Le cylindre est ensuite fermé hermétiquement afin d’augmenter la pression du liquide pour optimiser la décomposition. À ce rythme, le corps met seulement entre 4 et 10 heures de décomposition que les conditions normales mettraient 25 ans à réaliser.
Une fois le corps débarrassé des liquides et de l’ensemble des tissus, la machine réduit également les os en poudre pour qu’ils soient récupérés par la famille. Les restes des os peuvent être dispersés dans les endroits prévus pour cela ou placés dans des accessoires funéraires.
Pourquoi opter pour l’aquamation ?
L’aquamation propose de nombreux avantages.
La crémation par l’eau est un processus facile à réaliser
Le corps humain est composé à 65 % d’eau. Ainsi, il est nettement plus facile de dissoudre le corps dans une solution saline, comparé à la crémation traditionnelle.
Une solution pour lutter contre la prolifération de maladies
À la fin de la crémation par l’eau, il ne reste du corps qu’une solution stérile, principalement composée d’acides gras et d’acides aminés, de sels et de savons, bref, les mêmes composants que l’on retrouverait dans le cas d’une décomposition naturelle.
L’aquamation constitue ainsi un procédé qui permet d’éliminer les virus mortels ou autres agents infectieux ou maladies que le défunt aurait contractés.
Une solution plus écologique pour le traitement de corps
C’est l’atout le plus souvent avancé par les scientifiques. En effet, comparé à l’incinération, cette nouvelle méthode de décomposition consomme jusqu’à 10 fois moins d’énergie, tout en évitant les gaz nocifs comme le CO2 ou le méthane que l’on retrouve habituellement dans les processus de crémation. De même, avec ce procédé, le risque de contamination de sol aux liquides conservateurs est nul.
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